Le Pari du ciel

Du 16 novembre au 3 décembre 2016 à Paris le site de la galerie Caroline Tresca

L’arbre abattu par la tempête ou par l’homme laisse au creux des chemins les abattis de sa ramure. L’armoire démontée, l’étagère délaissée, les rebuts de chantier rejetés, abandonnaient le long des trottoirs la manne de leurs débris pour les séries « Constructions », « Enclos », « Bâtis ».
Relevés, assemblés à l’aide de colle, de clous, de vis, repeints, ces fragments de bois provenant du réel, réinvestis de la fonction de sculpture, sont semblables aux fourreaux des trichoptères tricotant leur abri dans la vase des rivières.

Deux trous, trois griffures, marquage enfantin des boules de plâtre, empreintes moulées dans les restes d’un geste quotidien, pour dire la figure ramenée au jour, évoquant la longue nuit des morts, la litanie centenaire des massacres. Vanités enserrées dans la chasse des abattis de branches, reliquaire conservant la mémoire de notre devenir.
Les « Abattis » sculptures de table sans socle (atopiques) nous présentent leurs différentes faces selon leur positionnement.
Posés sur des feuilles de papier, le dessin sera réalisé après coup par le relevé du contour de la forme, à la plume, à la pierre noire ou à la mine de plomb. Le dessin conçu comme un prolongement de la sculpture née de la trouvaille, du hasard, des récoltes et d’évènements fortuits la complète et l’achève.

Dans le vieux parc solitaire et glacé
Deux spectres ont évoqué le passé.

Paul Verlaine, Colloque sentimental
  • Flyer de l’exposition « Le Pari du ciel » à la galerie Caroline Tresca

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